Deuxième épisode : Marseille

Écrit par celle qui a mieux mangé que travaillé, Barbara!

Pendant que Sarah avait le plaisir de sillonner les States en combinant travail et plaisir comme peu d’autres, je me suis envolée pour une tournée à Marseille. Y’a pire que ça dans la vie vous me direz… et je vous le concède absolument. Voici tout de même les bons coups et les moins bons de la combinaison voyage, tournée et travail!

Je ne peux m’empêcher de commencer comme elle.

Décalage horaire. Marseille c’est comme le niveau de jeu vidéo plus haut. Après avoir réussi à assimiler le 3h de différence avec Montréal, tu devras passer à 6h. Ce qui veut dire que tu commences tous tes matins à travailler, mais Montréal dort. Donc tu commences à recevoir des messages en après-midi et lorsque tu finis ta journée et que tu penses que tu peux prendre l’apéro (ou que tu es en show, on se rappelle, la tournée) et bien c’est le moment où à Montréal tout le monde a bien entamé sa journée. Il aurait été sage de prendre des matins relax et d’assumer le travail de soir, mais on a préféré faire des shifts doubles et de profiter autant du pays que de garder notre routine montréalaise. On te mentira pas, ça demande un niveau de compétence que nous n’avions pas au début. Si tu suis bien, tu comprends aussi que c’est à ce moment qu’on a du jongler non pas avec un fuseau horaire, mais parfois jusqu’à trois différents… Vivement internet pour nous aider à calculer le tout et placer les meetings à des heures raisonnables, parce que oui, on a eu des meeting à minuit (!) Pour conclure ce point, je dirais qu’il ne faut pas hésiter à nommer le décalage horaire et dire avec humilité qu’on peut faire des erreurs dans les heures de rendez-vous.

En parlant d’internet. Prendre une carte SIM européenne est probablement la seule option possible si tu veux pouvoir continuer d’avoir ton téléphone intelligent. Tu peux très bien choisir de “hop in” dans les réseaux publics, mais ça ne te garantit pas de recevoir tes courriels importants (et parfois urgents) au bon moment ! On dit la seule option possible, parce qu’elle te coutera entre 10 et 40 euros et que de prolonger ton service canadien coûtera 14$ / jour… Vite rentable comme on dit. Sur ce, s’il s’agit d’un travail d’affaire et que tu veux rester efficace, on conseille fortement les données. 

Ensuite, tout est une question de balance. Il faut accepter que tu ne puisses pas être à Montréal et à l’endroit où tu es en même temps. Ça vaut la peine parfois de se rendre indisponible et de profiter du moment présent. Qui sait quand on va pouvoir y revenir! 

L’inspiration vient en mangeant. Alors là, oui et non. Mais reste que de toujours être dans ton appartement à Montréal ça ne stimule pas tant la créativité que ça. On a donc profité des nouveaux paysages, de la culture locale, de la nourriture et des gens avec qui on voyageait pour créer le plus possible. (Je voulais aussi profiter de ce paragraphe pour dire que la nourriture était à tomber par terre. J’en aurais ramené dans mes valises.) Il y a une énergie qui se dégage de plusieurs personnes vivant dans le même espace et ayant le même quotidien. On finit par se pousser vers le haut, filmer du contenu à la tonne, écrire et conceptualiser trois fois plus vite que ce qu’on aurait fait à tourner en rond dans notre 5 ½. Ça revient aussi au point de prendre le temps de profiter des nouveaux espaces pour revenir en force au travail.

La meilleure décision qu’on a pris dans cette tournée a été de demander aux gens qui nous accueillaient, qui travaillaient avec nous ou qu’on croisait lors de spectacles : Quoi faire dans les environs ?! On a toujours eu les secrets, les places bien gardées et les must par eux. C’est comme un peu l’équivalent de faire un show au Club Soda et de te faire référer d’aller manger une “pouts” au Montréal PoolRoom. Tu peux pas passer à côté, mais en version un peu moins fast et un peu plus food.

Le dernier point évident, mais pas si évident. Tout prendre ce dont tu as besoin pour travailler. On dit souvent “travel light”, mais dans le cas d’un voyage où tu prévois de continuer à produire et créer comme chez toi… PRENDS TOUT. Tu penses que tu n’as pas besoin de ton disque dur? Tu vas avoir de la peine quand tu ne pourras pas accéder à telles archives, vidéos, documents, etc. Vaut mieux porter une valise lourde de l’aéroport à ton hébergement que de prier pendant 2 semaines que ton ordi puisse ouvrir Photoshop avec sa mémoire interne seulement. 

Ça fait du bien de rentrer à la maison après, ça te remet dans tes affaires et permet de reprendre le contrôle sur ton horaire, mais comme on te souhaite de voir le monde prochainement!